Entretien approfondi sur des questions internationales

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Angela Merkel en visite à Moscou
Entretien approfondi sur des questions internationales

La chancelière fédérale est partie samedi pour Moscou où elle effectue, en compagnie du chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, une visite de travail prévue depuis un certain temps déjà. Différentes questions bilatérales et de l’actualité internationale, dont la situation dans la région du Golfe et en Ukraine, figuraient au programme de cette rencontre d’une journée avec les dirigeants russes.

Sur la photo, Angela Merkel en conversation avec Vladimir Poutine

La chancelière fédérale Angela Merkel s’entretient avec le président russe Vladimir Poutine

Photo : Bundesregierung

À Moscou, Angela Merkel a abordé avec le président russe Vladimir Poutine de nombreux dossiers internationaux. Leur entretien a notamment porté sur la situation en Syrie, en Libye et en Ukraine ainsi qu’en Iraq et en Iran. La chancelière a souligné qu’en Syrie tout comme en Libye, la solution ne pouvait pas être militaire mais en fin de compte uniquement politique. « Et nous misons là-dessus », a-t-elle déclaré.

Une enquête « sans complaisance »

Lors de leur échange sur la situation en Iran, Mme Merkel et M. Poutine ont estimé d’un commun accord que tout devait être mis en œuvre pour préserver le plan d’action global commun (en anglais JCPoA). « Mon pays est persuadé que l’Iran ne devrait pas acquérir d’armes nucléaires et qu’il ne devrait pas non plus en avoir », a insisté la chancelière.

Concernant la catastrophe aérienne en Iran, Mme Merkel a jugé bon que l’on connaisse désormais les responsables, ajoutant : « Il est important en tout cas qu’une enquête sans complaisance soit menée mais un grand pas a été accompli aujourd’hui dans cette voie. »

Au cours de leur entrevue en tête-à-tête, les deux dirigeants ont également parlé du gazoduc Nord Stream. La chancelière a fait remarquer que le projet était légitimé par la nouvelle législation européenne et qu’il devrait donc être mené à terme.

Conférence de Berlin sur la Libye

En Libye également, la situation s’est détériorée après la décision d’Ankara d’intervenir activement dans le conflit que se livrent les protagonistes de la guerre civile. L’appel au cessez-le-feu à partir du 12 janvier lancé conjointement par la Russie et la Turquie constitue une avancée dans la bonne direction. « Nous espérons voir aboutir les efforts russo-turcs », a déclaré la chancelière à Moscou. Pour apaiser le conflit en Libye, Mme Merkel songe inviter sous peu à une conférence à Berlin.

Lors de leur dernière rencontre en format « Normandie » (N4), à Paris début décembre, portant sur le conflit ukrainien, la chancelière allemande et le président russe avaient décidé de se revoir sous peu pour discuter au niveau bilatéral des questions internationales.

Progresser dans la mise en œuvre des accords de Minsk

À Moscou, ils se sont donc penchés notamment sur la préparation du programme de la rencontre de suivi en format « Normandie » prévue à Berlin au printemps concernant la mise en œuvre de l’ensemble de mesures adoptées à Minsk. Pour pacifier l’est de l’Ukraine, il serait souhaitable en particulier de progresser en ce qui concerne le cadre politique et les questions de sécurité. Il faut, par exemple, assurer l’organisation d’élections locales dans l’est de l’Ukraine. Autres problèmes restant à régler : le retrait complet des troupes étrangères et le recouvrement de la souveraineté de l’Ukraine sur sa frontière orientale.

La politique mondiale rattrape la planification

La situation dans la région du Golfe, sujet devenu d’une actualité brûlante ces derniers jours, constituait un autre point à l’ordre du jour de la rencontre de Moscou. Comment désamorcer la spirale de violence qui s’est emparée de l’Iraq après les dernières attaques de missiles iraniennes ? C’est ce dont se sont entretenus la chancelière et son ministre des affaires étrangères avec leurs interlocuteurs russes. Dans ce contexte, la désescalade et la stabilisation de l’Iraq sont prioritaires pour l’Allemagne qui estime tout aussi essentiel de maintenir la coalition internationale dans la lutte contre le terrorisme de l’organisation « État islamique » (EI).

La Russie est un acteur important sur la scène internationale et notamment indispensable au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies lorsqu’il y va du règlement politique des conflits. La chancelière fédérale a donc également parlé avec Vladimir Poutine de la crise humanitaire qui s’aggrave dans le nord de la Syrie après que la Russie et la Chine ont posé leur veto, au mois de décembre, contre la prolongation du mandat des Nations Unies pour les organisations humanitaires demandée par l’Allemagne, le Koweït et la Belgique. Ce mandat autorise la fourniture d’aide humanitaire à la population syrienne en détresse via certains points de passage frontaliers. Juste avant l’expiration du délai, dans la nuit de vendredi à samedi, le Conseil de sécurité est parvenu à s’accorder sur une nouvelle résolution, moins ferme, qui a pu être adoptée.