Renforcer la sécurité et les alliances de l’Allemagne, maintenir le soutien à l’Ukraine

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Déclaration gouvernementale « Un an après le tournant historique » Renforcer la sécurité et les alliances de l’Allemagne, maintenir le soutien à l’Ukraine

Lors de sa déclaration gouvernementale sur l’année écoulée depuis le tournant historique marqué par la guerre d’agression russe en Ukraine, le chancelier Olaf Scholz a réitéré le plein soutien du gouvernement fédéral aux actions visant à instaurer une paix juste et durable. « Avec ce tournant historique, l’Allemagne est devenue plus résiliente », a-t-il également affirmé.

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Le chancelier fédéral Olaf Scholz s’exprime au Bundestag

Le chancelier fédéral Olaf Scholz au Bundestag : « Nous avons traversé l’hiver dans de bonnes conditions. Ce "nous", c’est notre pays tout entier. »

Photo : Gouvernement fédéral/Steins

Au sein de l’Union européenne, du G7 et de l’OTAN, l’unité a été préservée et renforcée, a souligné le chancelier fédéral Olaf Scholz dans la déclaration gouvernementale qu’il a prononcée jeudi devant le Bundestag allemand. « Nous investissons dans la sécurité de notre pays », a-t-il indiqué, ajoutant que le gouvernement fédéral se tenait fermement aux côtés de l’Ukraine pour la défense de sa souveraineté, afin de parvenir à une paix juste pour le pays. « C’est pourquoi nous apportons une aide humanitaire, économique et militaire à l’Ukraine et à sa population ; plus de 14 milliards d’euros au cours des douze derniers mois, une contribution élevée mais appropriée pour notre pays. »

« Nos livraisons d’armes aident l’Ukraine à se défendre et à tenir. C’est indispensable à la préservation de nos acquis civilisationnels sur lesquels notre paix se fonde elle aussi, et que nous avons inscrits dans la Charte des Nations Unies, l’Acte final d’Helsinki et la Charte de Paris », a expliqué Olaf Scholz. Le gouvernement fédéral agit toujours en concertation étroite et dans un climat de confiance avec les alliés et les partenaires de l’Allemagne, en particulier les États-Unis. Selon le chancelier, un an après le début de la guerre, l’UE et l’OTAN sont unies comme rarement elles l’ont été auparavant.

Concernant l’Union européenne, M. Scholz a évoqué le dixième paquet de sanctions contre la Russie, qui vient d’être adopté. « Dans le même temps, nous faisons attention, à chacune de nos décisions, à ne pas faire de l’OTAN un belligérant », a-t-il également réaffirmé.

L’ordre de paix européen est capable de se défendre

Pour Olaf Scholz, le président russe Vladimir Poutine cherche à détruire l’Ukraine en tant que nation et continue de miser sur une victoire militaire. Il s’appuie sur des menaces, comme la suspension récente de la participation de son pays au traité New Start avec les États-Unis, plutôt que sur des négociations visant une paix juste.

« Notre ordre de paix européen est capable de se défendre. Notre "plus jamais ça" implique que l’impérialisme de Vladimir Poutine ne doit pas gagner », a déclaré Olaf Scholz. Et il ne vaincra pas, « notamment parce que nous et nos partenaires continuons de soutenir l’Ukraine. Vladimir Poutine se trompe en pensant que le temps joue en sa faveur. »

Le chancelier a assuré une nouvelle fois qu’une paix dictée par la Russie était hors de question : « On ne négocie rien avec une arme braquée sur la tempe, à part son propre asservissement. » À ses yeux, plus tôt Vladimir Poutine comprendra qu’il n’atteindra pas ses objectifs impérialistes et que la communauté internationale ne tolère pas sa violation du droit international, plus il est probable que la guerre prenne fin.

Le retrait des troupes russes, un impératif

Pour permettre une paix juste pour l’Ukraine, l’Allemagne mène des discussions avec Kiev et d’autres partenaires sur de futurs engagements de sécurité pour le pays. « Cependant, des promesses de sécurité présupposent impérativement que l’Ukraine se défende avec succès dans cette guerre. »

Olaf Scholz a salué le résultat du vote de l’Assemblée générale des Nations Unies jeudi dernier, qui envoie selon lui « un message clair à Vladimir Poutine de la part de la communauté internationale : retirez vos troupes, et la guerre sera immédiatement finie ! ».

Le chancelier a également loué l’intervention de la Chine, qui s’est explicitement prononcée contre l’usage d’armes chimiques et biologiques de destruction massive, et a réitéré un « message clair contre l’utilisation d’armes nucléaires » dans un document de prise de position en douze points en faveur de la paix. Pour lui, il faut désormais que la Chine discute aussi de ces idées avec la partie ukrainienne.

Produire 80 % de l’électricité à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 

Olaf Scholz s’est exprimé sur les difficultés qui se sont présentées au cours de la dernière année : « Finalement, nous, Européens, nous sommes libérés très vite de notre dépendance au pétrole, au gaz et au charbon russes, et nous avons par ailleurs nettement accéléré le développement d’une industrie européenne neutre sur le plan climatique. »

Ce sont des avancées qui nous mèneront à une Europe géopolitique compétitive à l’échelle internationale, entre autres par le biais de nouveaux traités de libre-échange et partenariats pour les matières premières, « une Europe qui s’affirme dans le monde multipolaire du XXIe siècle et fixe des normes ».

Le chancelier a également évoqué la nouvelle rapidité allemande dans les domaines de la transformation industrielle et du déploiement des énergies renouvelables : « En 2022, les énergies renouvelables représentaient déjà près de la moitié de la production d’électricité », a-t-il indiqué. « La tendance est nettement à la hausse. Parce que nous avons éliminé les obstacles administratifs à leur développement. Parce que nous nous sommes mis d’accord sur des objectifs précis en matière de surface avec les Länder. Parce qu’il est aujourd’hui inscrit dans la loi que le développement des énergies renouvelables constitue un enjeu d’intérêt général exceptionnel. »

Renforcer la compétitivité à l’échelle internationale et la résilience de l’Allemagne

Avec le tournant historique récent, l’Allemagne est elle aussi devenue plus résiliente, a poursuivi le Olaf Scholz. La Bundeswehr en est l’exemple le plus marquant. « C’en est fini pour nous de négliger nos forces armées. C’est la raison pour laquelle le Fonds spécial pour la Bundeswehr a été créé. Mais c’est aussi la raison pour laquelle nous avons augmenté le budget de défense global, ce qui nous permettra d’atteindre l’objectif de 2 % fixé par l’OTAN. »

D’importantes procédures d’achat ont été amorcées, par exemple pour des avions de combat de type F35, a annoncé le chancelier. Des contrats doivent encore être signés cette année pour une grande partie des projets dont le financement est prévu dans le cadre du Fonds spécial.

En parallèle, le gouvernement fédéral discute avec l’industrie de la défense d’un véritable changement de paradigme visant à assurer un approvisionnement en équipements militaires rapide, prévisible et performant pour la Bundeswehr et les autres armées européennes. « Nous créons ainsi une base industrielle en Allemagne qui contribuera à garantir la paix et la liberté en Europe. C’est là aussi une des leçons apportées par le tournant historique », a déclaré M. Scholz.

La Charte des Nations Unies
Document fondateur des Nations Unies, la Charte décrit les buts, les fonctions, les organes et les domaines de compétence de l’Organisation. Parmi ses buts figurent le maintien de la paix et de la sécurité internationales, la résolution pacifique de tous les différends, le renoncement à l’usage de la violence ainsi que le respect de l’égalité et de la souveraineté de l’ensemble des pays. Les principales institutions créées par l’ONU sont le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies. La Charte des Nations Unies est entrée en vigueur le 24 octobre 1945. 

L’Acte final d’Helsinki
Le 1er août 1975, les représentants de 35 États des blocs de l’Est et de l’Ouest signent l’Acte final de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) à Helsinki. Ils formulent dix principes régissant leurs relations mutuelles, se déclarant résolus, entre autres, à respecter leur égalité souveraine, à renoncer à la menace et à l’emploi de la force, et à respecter l’inviolabilité des frontières ainsi que l’intégrité territoriale des États de la CSCE. À l’exception de l’Albanie, tous les pays européens ont participé à la CSCE, de même que l’Union soviétique, les États-Unis et le Canada.

La Charte de Paris
Le sommet de Paris qui a réuni les 34 États du CSCE en novembre 1990 a scellé définitivement la fin de la guerre froide. En ouverture de cette rencontre, les 16 pays membres de l’OTAN et les 6 pays du Pacte de Varsovie signent le 19 novembre le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) négocié peu de temps auparavant à Vienne, et qui a pour objectif la réduction des armements de l’Atlantique à l’Oural. C’est le premier accord de désarmement majeur depuis 1945.