« La sécurité d’Israël est pour nous une raison d’État »

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Olaf Scholz reçoit le premier ministre Benyamin Netanyahou « La sécurité d’Israël est pour nous une raison d’État »

L’amitié entre l’Allemagne et Israël est un cadeau précieux, comme l’a affirmé le chancelier fédéral Olaf Scholz après la visite du premier ministre Benyamin Netanyahou. Israël peut avoir une confiance totale dans l’engagement de l’Allemagne en faveur de sa sécurité.

Temps de lecture: 5 min.

Le chancelier fédéral Olaf Scholz s’entretient avec Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien, au mémorial Gleis 17

Le chancelier fédéral Olaf Scholz et le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ont commémoré au mémorial « Gleis 17 » la déportation de nombreuses personnes juives. « Un moment de profonde émotion », selon le chancelier.

Photo : Gouvernement fédéral/Steins

Jeudi, le chancelier fédéral Olaf Scholz a reçu le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour un entretien à la Chancellerie fédérale. Auparavant, les deux dirigeants avaient commémoré au mémorial « Gleis 17 » la déportation de plus de 50 000 Juives et Juifs berlinois. M. Scholz en a assuré Benyamin Netanyahou : « La sécurité d’Israël est et reste raison d’État pour l’Allemagne. »

Lors de l’entretien qui a suivi, les chefs de gouvernement ont abordé une série de thèmes régionaux et internationaux. Outre le rôle de l’Iran et la guerre russe contre l’Ukraine, il y a été question notamment du conflit au Proche-Orient et de la réforme de la justice prévue en Israël.

« L’Iran ne doit pas se doter de l’arme nucléaire »

Benyamin Netanyahou et Olaf Scholz se sont montrés unis dans l’inquiétude concernant le haut enrichissement d’uranium par l’Iran et le rôle de ce dernier au Proche et Moyen-Orient. L’Iran, selon le chancelier, soutient non seulement des groupes armés dans la région, mais il livre aussi à la Russie des armes qui servent à agresser l’Ukraine. Olaf Scholz a donc clairement affirmé : « L’Iran ne doit pas se doter de l’arme nucléaire » et appelé le pays à « cesser ses activités destructrices ». De plus, les chefs de gouvernement ont sévèrement condamné la violence du régime iranien contre sa propre population.

Conflit au Proche-Orient : un engagement en faveur de la solution à deux États

Le chancelier fédéral a par ailleurs exprimé à Benyamin Netanyahou ses condoléances pour les récentes victimes d’attentats terroristes en Israël : « Nous sommes bouleversés par cette violence aveugle. » Celle-ci doit être contrée avec toute la détermination de l’État de droit. Dans le même temps, le chancelier a mis en garde contre « toute auto-justice débridée ».

Il a rappelé la position allemande dans le conflit au Proche-Orient : « Une solution durable permettant aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre dans la paix et la sécurité ne peut résider que dans une solution à deux États. » L’Allemagne appelle donc toutes les parties à se distancier des mesures unilatérales qui vont à l’encontre de cet objectif. Le chancelier a ajouté : « La construction de nouvelles colonies en fait partie. »

M. Scholz a dans le même temps exhorté les dirigeants palestiniens à faire face à leur responsabilité pour la constitution d’une Palestine pacifique et démocratique.

Vive inquiétude face à la réforme de la justice israélienne

Au regard des projets de réforme de la justice israélienne, Olaf Scholz a fait part de l’unanimité des deux dirigeants dans l’attachement à l’indépendance de la justice en tant que précieux bien démocratique. M. Scholz a clairement affirmé : « En tant que partenaires démocratiques unis par des valeurs et proches amis d’Israël, nous suivons ces débats avec grande attention et – je ne vous le cacherai pas – avec une vive inquiétude. »

M. Scholz estime donc positif et précieux le fait que le président israélien Isaac Herzog se soit entretenu avec un grand nombre d’acteurs de la vie sociale pour éviter une nouvelle polarisation dans la société israélienne. La recherche d’un consensus général le plus vaste possible au sein de la population est selon le chancelier fédéral quelque chose « de juste et d’important ». Relativement aux propositions concrètes émises par le président israélien pour résoudre cette situation, il a déclaré : « En tant qu’amis d’Israël, nous souhaiterions que les positions définitives ne soient pas encore arrêtées concernant cette proposition. »

L’Allemagne, l’Europe et Israël aux côtés de l’Ukraine

Olaf Scholz a aussi remercié Benyamin Netanyahou de s’être engagé à poursuivre l’octroi d’aides humanitaires et d’autres formes de soutien à l’Ukraine. Il a affirmé sans ambages sa position au regard de l’agression russe contre l’Ukraine : « Cette violation flagrante du droit international est et demeure totalement inacceptable. » Vladimir Poutine doit mettre un terme à sa guerre d’agression et retirer ses troupes d’Ukraine, a ajouté le chancelier fédéral.

Lutte contre l’antisémitisme et promotion des échanges de jeunes

Pour finir, le chancelier a souligné qu’il lui tenait à cœur, ainsi qu’au gouvernement fédéral, de renforcer et de promouvoir la vie juive en Allemagne. Pour cela, il faut notamment tirer les leçons du passé et « s’opposer systématiquement à toute forme d’antisémitisme ». Il lui importe tout particulièrement d’intensifier les échanges entre jeunes Allemands et Israéliens et de poursuivre la création de l’Office germano-israélien pour la jeunesse.

Commémoration commune au mémorial Gleis 17

En amont de leur entretien, les deux dirigeants ont commémoré la déportation de Juives et de Juifs berlinois au mémorial « Gleis 17 ». Après un dépôt de gerbe et une minute de silence, Olaf Scholz a rappelé la responsabilité allemande de protéger la vie juive en Allemagne. À l’issue de son échange de vues avec le premier ministre israélien, M. Scholz a lancé cette mise en garde : « De ce passé terrible dont l’Allemagne porte la responsabilité est née notre obligation perpétuelle envers l’avenir. » La Shoah, selon M. Scholz, « est un crime contre l’humanité, un passé qui ne passera jamais ».

Le mémorial « Gleis 17 » témoigne de la déportation de plus de 50 000 Juives et Juifs berlinois sous le national-socialisme. À partir du 18 octobre 1941, des trains de la compagnie Deutsche Reichsbahn effectuèrent les premiers transferts depuis la gare de marchandises de Berlin-Grunewald vers les ghettos et les camps de concentration et d’extermination d’Europe de l’Est occupée. Sur le quai désaffecté, toutes les déportations au départ de Berlin depuis 1941 sont listées dans l’ordre chronologique.