« Chaque bombe éloigne un peu plus la Russie de la communauté internationale »

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Visite du chancelier fédéral en Turquie « Chaque bombe éloigne un peu plus la Russie de la communauté internationale »

Lors de sa première visite officielle en Turquie, le chancelier fédéral Olaf Scholz a salué les relations bilatérales étroites entre l’Allemagne et la Turquie. Son entretien avec le président Erdoğan a essentiellement porté sur l’attaque lancée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine ainsi que sur les mesures conjointes visant à résoudre le conflit par la voie diplomatique.

Temps de lecture: 6 min.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan accueille le chancelier fédéral Olaf Scholz.

Le chancelier Scholz et le président Erdoğan ont insisté sur la nécessité d’un cessez-le-feu aussi rapide que possible en Ukraine.

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Devant cette guerre qui se poursuit sans diminuer d’intensité, ces images terribles et ces récits des grandes souffrances endurées par l’Ukraine, la condamnation de l’opération militaire violente conduite par la Russie en Ukraine est unanime, a indiqué le chancelier.

Un cessez-le-feu doit intervenir au plus vite : « C’est ce qu’il faut maintenant, afin qu’aucune autre vie humaine ne soit menacée. Des corridors humanitaires doivent être mis en place par ailleurs pour que les civils puissent sortir indemnes des zones de danger. Cette mesure doit elle aussi être immédiate », a insisté Olaf Scholz. « Chaque bombe éloigne un peu plus la Russie de la communauté internationale. »

Des efforts diplomatiques

Un appel conjoint a été adressé au président russe : « Arrêtez ! Seule la voie diplomatique peut régler ce conflit », a exhorté le chancelier fédéral, rappelant les efforts de dialogue intensifs de la semaine dernière. Les deux parties ont échangé au sujet de leurs discussions respectives avec le président Zelensky et le président Poutine. En effet, « il est capital de ne pas interrompre de tels entretiens qui, au contraire, doivent se poursuivre. Toutefois, nous devons faire en sorte d’obtenir prochainement des résultats allant dans le sens d’un cessez-le-feu », a poursuivi M. Scholz.

Dans ce contexte, le chancelier a salué les entretiens menés la semaine dernière à Antalya, de même que les efforts du président turc dans la recherche d’une solution diplomatique. « C’est une bonne chose que vous ayez facilité la discussion entre le ministre des Affaires étrangères russe et son homologue ukrainien. »

Aide humanitaire et soutien en matière de sécurité

Devant les centaines de milliers de réfugiés accueillis en Pologne, de même qu’en Allemagne et en Turquie, le chancelier a martelé : « Nous avons tous le devoir de veiller à ce que les choses évoluent différemment là-bas. » Il faut par ailleurs faire en sorte que l’Ukraine puisse assurer sa propre défense, en la soutenant, en partie, financièrement, mais aussi en lui apportant une aide humanitaire et en matière d’armement.

À cet égard, Olaf Scholz a remercié le gouvernement turc d’avoir interdit le détroit du Bosphore aux navires de guerre des belligérants, comme l’y autorise la Convention de Montreux. « C’est une contribution majeure à la désescalade de la crise actuelle, et j’en suis très reconnaissant à la Turquie », a-t-il ajouté.

Le chancelier a souligné que l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine ne sauraient être remises en question. En effet, la « violation du droit souverain de l’Ukraine constitue une violation extrême du droit européen et de la paix en Europe. »

Une bonne coopération au sein de l’OTAN est d’autant plus importante que le contexte sécuritaire évolue, a insisté le chancelier. Par conséquent, l’Allemagne et les autres États membres de l’Alliance atlantique renforceront leur présence concrète à la frontière orientale du territoire de l’OTAN, notamment dans les pays baltes et en Slovaquie, avec une surveillance militaire de l’espace aérien roumain.

« La violation brutale du droit par la Russie révèle que notre sécurité et notre puissance doivent être suffisantes. » D’où la grande importance d’une défense efficace. Compte tenu de la situation, Olaf Scholz a fait état des 100 milliards d’euros du fonds spécial destiné à renforcer les capacités de défense de l’Alliance atlantique et de l’Allemagne.

Une coopération dans le domaine de l’énergie

Le chancelier a évoqué l’importance de poursuivre le développement des relations économiques, en insistant tout particulièrement sur la coopération dans le domaine de l’énergie. L’Allemagne ayant l’intention d’abandonner rapidement les énergies fossiles, il a souligné la nécessité d’une coopération accrue dans le domaine des énergies renouvelables, notamment sur le plan de l’importation d’hydrogène ainsi que pour ce qui est de la diversification des infrastructures d’approvisionnement énergétique.

L’objectif consiste à s’affranchir de la relation de dépendance vis-à-vis de la Russie et, peu à peu, à évoluer vers la souveraineté nécessaire pour prendre nos propres décisions « quelle que soit l’évolution du contexte géopolitique. » Pour ce faire, il est possible de collaborer avec la Turquie, par exemple dans le cadre de la construction, sur les côtes allemandes, des terminaux de GNL qui permettraient d’importer du gaz du monde entier.

Renforcer la communauté transatlantique

La collaboration au sein de l’OTAN est un fondement important pour une coopération étroite entre les démocraties occidentales. « Il est capital que les États réunis au sein de l’Alliance atlantique, dont fait partie la Turquie, coopèrent étroitement et sachent tous que nous devons préserver notre sécurité. » À cet égard, la coopération régionale et les questions relevant de la démocratie et des droits de l’homme revêtent une importance particulière.

Sur cette toile de fond, le chancelier a salué les entretiens menés par la Turquie avec le président israélien et le premier ministre grec.

Collaboration avec l’UE

Afin d’approfondir les relations entre la Turquie et l’UE, Olaf Scholz a évoqué une intensification du dialogue de haut niveau entre les deux parties ainsi que le développement de l’union douanière.

« Il est également important de maintenir notre coopération en matière de migration et d’offrir une protection à celles et ceux qui fuient leur pays », a déclaré Olaf Scholz. C’est un engagement humanitaire que nous devons poursuivre.

Un partenariat bilatéral

Compte tenu de l’importante population d’origine turque vivant depuis longtemps en Allemagne et de ses nombreux représentants sur la scène politique, le chancelier a insisté sur l’importance d’entretenir de bonnes relations bilatérales : « nous voulons encore améliorer nos relations bilatérales ».

Des divergences et des points de vue différents ont amené le chancelier à aborder les questions des droits de l’homme et de l’État de droit, ainsi que les procédures à l’encontre de ressortissants allemands actuellement emprisonnés ou en résidence surveillée en Turquie. « Nous espérons que bon nombre de ces dossiers trouveront rapidement une solution. »

« Nous voulons développer au maximum nos relations bilatérales et exploiter pleinement les formidables potentiels que recèle notre coopération. Mon gouvernement s’y emploie », a insisté le chancelier. Pour sa première visite en Turquie, le chancelier fédéral Olaf Scholz a été accueilli avec les honneurs militaires. Avant son entretien avec le président turc, il a déposé une gerbe au mausolée d’Atatürk.

L’Allemagne et la Turquie sont unies par des relations à la fois étroites et diversifiées, auxquelles contribuent pour une part importante les quelque trois millions de personnes d’origine turque qui vivent en Allemagne. L’Allemagne est le premier partenaire commercial de la Turquie, ainsi que l’un des principaux investisseurs étrangers. En 2020, les échanges commerciaux bilatéraux représentaient 36,6 milliards d’euros. Depuis 2005, la Turquie est candidate à une adhésion à l’UE. Le gouvernement fédéral considère les négociations d’adhésion comme un processus évolutif. Le gouvernement fédéral soutient la Turquie dans le cadre de l’UE ainsi que bilatéralement sur le plan de l’accueil et de la prise en charge des réfugiés en Turquie, renforçant pour ce faire les structures des communes d’accueil.