Développer les partenariats sur le continent africain

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Le chancelier fédéral Olaf Scholz au Sénégal, au Niger et en Afrique du Sud Développer les partenariats sur le continent africain

Après ses étapes au Sénégal et au Niger, le chancelier fédéral Olaf Scholz s’est rendu mardi en Afrique du Sud, dernière étape de son voyage de trois jours. Les discussions ont porté notamment sur l’approfondissement des relations économiques, en particulier dans les domaines de l’énergie, des investissements et du commerce. M. Scholz a qualifié l’Afrique du Sud de « pays clé » pour l’Allemagne.

Temps de lecture: 9 min.

Le chancelier fédéral Olaf Scholz et le président sud-africain Cyril Ramaphosa à Pretoria.

L’Afrique du Sud a un « rôle inestimable » à jouer pour la stabilité du continent africain, a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz lors de sa rencontre avec le président Cyril Ramaphosa (à droite).

Photo : Gouvernement fédéral/Kugler

Pour clôturer son voyage de trois jours sur le continent africain, le chancelier fédéral Olaf Scholz s’est rendu aujourd’hui en Afrique du Sud. Il y a été accueilli avec les honneurs militaires par le président Cyril Ramaphosa. « L’Afrique du Sud est et restera un pays clé pour l’Allemagne sur le continent africain », a souligné M. Scholz lors d’une conférence de presse commune à Pretoria. Le pays est le principal partenaire de l’Allemagne sur le continent subsaharien et le seul pays africain à faire partie du G20.

L’Afrique du Sud invitée au sommet du G7

Le chancelier fédéral a annoncé qu’il avait invité l’Afrique du Sud à participer au sommet du G7 au château d’Elmau, en Bavière, dont il espère qu’émanera « un signal commun de démocraties fortes, conscientes de leurs responsabilités mondiales ». L’objectif est de mettre en place des initiatives et des partenariats concrets en faveur du climat et d’investissements durables, a précisé le chancelier. En outre, les pays participants souhaitent renforcer ensemble la sécurité alimentaire, améliorer la santé mondiale et rendre les démocraties plus résistantes. « Je suis heureux que l’Afrique du Sud ait accepté mon invitation », a déclaré le chancelier.

Qu’il s’agisse de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, de la pandémie de Covid-19 ou de la crise climatique, les grands défis mondiaux « ont un impact immense sur notre réalité », a déclaré M. Scholz. Pour atténuer les effets, la solidarité et une coopération soutenue sont importantes. « C’est aussi pour cela que je suis ici en Afrique », a souligné le chancelier. L’Europe vit actuellement une « guerre terrible suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a déclaré M. Scholz. La guerre ne touche pas seulement l’Europe, et « c’est pourquoi j’ai également assuré au président que nous sommes très conscients des graves conséquences de cette guerre pour l’Afrique », a-t-il indiqué.

« Un rôle inestimable » pour la stabilité du continent africain

Dans le contexte de sa présidence du G7, l’Allemagne a déjà élaboré des propositions « pour atténuer l’impact mondial de l’attaque de la Russie sur les prix de l’énergie, l’économie globale et la sécurité alimentaire ». Ces propositions seront également un thème important du sommet du G7 au château d’Elmau. Olaf Scholz a également salué le « rôle inestimable » de l’Afrique du Sud en ce qui concerne la stabilité politique et économique du continent africain.

Les discussions ont également porté sur la crise climatique, qui « en tant que crise mondiale, ne peut être combattue qu’à l’échelle mondiale ». Pour cela, il faut « une coopération économique étroite et des objectifs très ambitieux », a déclaré le chancelier, ajoutant que l’Allemagne était justement en train d’accélérer la transformation de son approvisionnement énergétique.

Point de départ pour des investissements privés en Afrique du Sud

L’Allemagne participe au « Partenariat pour une transition énergétique juste », qui aborde certaines des questions les plus urgentes de notre époque. Clé potentielle pour une accélération de la transition vers la neutralité climatique, le partenariat « sera également un point de départ pour un engagement et des investissements encore plus importants du secteur privé en Afrique du Sud, afin de miser sur des marchés d’avenir comme l’hydrogène vert », s’est réjoui le chancelier.

L’entreprise sud-africaine Sasol, que le chancelier fédéral a visitée dans l’après-midi, est le « résultat d’une coopération de recherche germano-sud-africaine prometteuse visant à développer un carburant d’aviation neutre pour le climat », a expliqué M. Scholz. 

L’entreprise transnationale de l’industrie pétrolière et chimique Sasol est la deuxième plus grande entreprise industrielle d’Afrique du Sud. Elle a été fondée en 1950 sous le nom de South African Coal, Oil and Gas Corporation Limited pour produire des carburants à partir de technologies de gazéification et fait aujourd’hui partie de la coopération germano-sud-africaine en matière de recherche pour développer des carburants neutres pour le climat.

L’Afrique du Sud, « une alliée dans le monde des démocraties »

Dans l’après-midi, le chancelier fédéral a également visité l’ancienne prison « Number Four » à Johannesburg, où étaient détenus, à l’époque de l’apartheid, des prisonniers politiques pour la plupart. Visiter ce lieu est « très impressionnant et très émouvant », a déclaré M. Scholz. Dans cette prison, qui était constamment surpeuplée, régnaient à l’époque des conditions inhumaines ; les détenus étaient torturés dans les cellules d’isolement. Mais cette prison est aussi un symbole qui rappelle que les hommes et les femmes ont voulu à tout prix conquérir leur liberté, a indiqué le chancelier. Les détenus ont accepté des souffrances inhumaines pour pouvoir continuer à se battre pour celle-ci, et « cela a fonctionné ».

M. Scholz a en outre rappelé que Nelson Mandela avait réussi à « réconcilier le pays tout entier malgré les nombreux tourments et les grandes souffrances ». Il en a été et reste, avec beaucoup d’autres personnes dans le monde, très impressionné, a-t-il confié. De cette histoire découle une mission, car un pays comme l’Afrique du Sud, qui s’est tant battu pour la démocratie, « doit toujours être pour nous un allié dans le monde des démocraties, qui ne se limitent justement pas aux quelques pays de l’Occident classique », a déclaré le chancelier.

Avant de rentrer à Berlin, le chancelier fédéral participe à la célébration du 70e anniversaire de la Chambre de commerce allemande en Afrique australe.

L’Afrique du Sud est le principal partenaire de l’Allemagne en Afrique subsaharienne. L’Allemagne est le deuxième partenaire commercial bilatéral de l’Afrique du Sud. En tant que seul membre africain du G20, l’Afrique du Sud copréside avec l’Allemagne l’« African Advisory Group » du G20. Plus de 600 entreprises allemandes en Afrique du Sud y ont entre-temps investi bien plus de cinq milliards d’euros et emploient près de 100 000 personnes. Un nombre équivalent d’emplois sont en outre créés indirectement par des entreprises allemandes.

Visite de la Bundeswehr au Niger

Lundi, le chancelier s’était rendu au Niger. Il y a visité, sur la base de transport aérien de Tillia, l’opération « Gazelle » de formation par l’Allemagne de forces spéciales au Niger dans le cadre de l’EUTM Mali. Le chancelier a échangé avec les soldats allemands stationnés sur place. « Pour ce que vous faites : respect. Respect aussi compte tenu du fait que cela est dangereux et le restera toujours », a souligné le chancelier.

À Tillia, des nageurs de combat de la marine allemande forment des forces spéciales nigériennes à la lutte contre le terrorisme islamiste dans la région. Environ 200 soldats allemands participent à la mission « Gazelle » en cours depuis 2018. La Bundeswehr fait ici un travail extraordinaire et a réalisé des choses extraordinaires au Niger, même dans des conditions très difficiles, a déclaré M. Scholz. Le chancelier a salué le travail des soldats : « Votre engagement ici est salué de toute part comme un exemple de réussite. »

Le chancelier s’est ensuite entretenu avec le président nigérien, Mohamed Bazoum, dans la capitale Niamey. L’entretien bilatéral a notamment porté sur des questions relatives à la résolution des crises et des conflits et à l’amélioration de la situation sécuritaire dans la région. La grave crise alimentaire dans la région du Sahel a également été abordée.

Développer la tradition démocratique

« Notre collaboration remonte maintenant à 60 ans et elle n’a cessé d’évoluer. Nous pouvons construire sur cette base », a souligné le chancelier. Ces bonnes relations sont le fondement de la coopération au développement, « qu’il s’agisse de l’agriculture et de la lutte contre le changement climatique, ou de l’école et de la formation professionnelle », a déclaré M. Scholz. « Nous voulons améliorer, approfondir, intensifier et développer ce que nous faisons ».

Deux choses unissent l’Allemagne et le Niger selon le chancelier : « le fait que nous soyons des démocraties et le fait que la lutte pour la démocratie soit importante pour nous. » Il s’est également dit très reconnaissant de ce que le Niger entreprend comme activités pour développer et consolider la tradition démocratique.

Le Niger fait partie des pays d’Afrique directement touchés par la situation sécuritaire difficile dans la région du Sahel, mais aussi par le changement climatique et les risques humanitaires. C’est pourquoi l’engagement international en matière de politique de sécurité au Niger a pris de plus en plus d’importance ces dernières années. En plus de la mission de formation militaire « Gazelle », l’Allemagne participe entre autres à la mission civile de formation de l’UE EUCAP Sahel Niger et soutient le pays dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune pour la formation des forces de sécurité.

Coup d’envoi au Sénégal

Pour débuter son premier voyage sur le continent africain en tant que chancelier, Olaf Scholz s’était rendu au Sénégal dimanche dernier. À son arrivée à Dakar, il a été reçu avec les honneurs militaires par le président sénégalais Macky Sall. Les deux chefs de gouvernement ont ensuite échangé leurs points de vue sur des questions bilatérales et internationales.

Outre les questions de sécurité liées aux crises mondiales, les discussions ont notamment porté sur des initiatives en matière de protection du climat, de sécurité alimentaire et de santé mondiale et en faveur d’investissements durables. « J’ai très consciemment choisi le Sénégal comme première étape », a expliqué M. Scholz à l’issue de l’entretien. Le partenariat entre les deux pays est intense et continuera à gagner en importance, a déclaré le chancelier.

« Nous partageons la même inquiétude face à la situation sécuritaire difficile au Sahel et la crainte d’une extension du conflit », a souligné M. Scholz. La présence de mercenaires russes au Mali est « un désastre » selon le chancelier. Ceux-ci seraient responsables de graves violations des droits de l’homme.

« L’Allemagne devait réagir à cette évolution », a souligné le chancelier. Elle va donc réorganiser son engagement actuel dans ce pays, tout en continuant à assumer ses responsabilités. C’est pourquoi il a également été décidé « que nous continuerons à soutenir la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) », a déclaré M. Scholz. L’Allemagne vient de prolonger sa participation à cette mission d’une année supplémentaire. « Toutefois, nous devons également examiner de près les conditions difficiles qui règnent actuellement au Mali et faire face aux nouveaux défis de manière critique », a déclaré le chancelier.

Après un entretien avec des représentants des milieux économiques allemands et sénégalais, Olaf Scholz a inauguré avec le président Macky Sall l’extension d’une centrale solaire à Diass. Ce projet, soutenu par l’Allemagne, vise à assurer un approvisionnement énergétique durable dans la région et à stabiliser le réseau électrique par le biais d’énergies renouvelables.

Le Sénégal est l’un des pays partenaires de l’initiative « Compact with Africa » lancée lors de la présidence allemande du G20 en 2017 et ayant pour objectif de promouvoir le développement économique sur le continent africain. Depuis février 2022, le Sénégal assure la présidence de l’UA et se concentre dans ce cadre sur les crises dans la région, la gestion de la pandémie de Covid-19 et la relance économique du continent. Il fait également partie des pays qui, avec l’Inde, l’Indonésie et l’Afrique du Sud, participeront cette année au sommet du G7 à Elmau en tant que pays invités.