Renforcer la coopération, notamment internationale

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La première ministre estonienne à Berlin Renforcer la coopération, notamment internationale

Une première visite officielle en période de pandémie ne peut être que spéciale : c’est ce qu’a constaté la première ministre estonienne Kaja Kallas lorsqu’elle a été accueillie par Angela Merkel à la Chancellerie fédérale, chaleureusement mais sans les honneurs militaires du fait du virus. Dans cette rencontre, l’Afghanistan a tenu une large place.

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel accueille la première ministre estonienne Kaja Kallas devant la Chancellerie fédérale

La chancelière fédérale Angela Merkel a accueilli la première ministre estonienne Kaja Kallas devant la Chancellerie fédérale

Photo : Bundesregierung/Kugler

La réduction du protocole diplomatique n’a pas nui aux bonnes relations avec l’Estonie, qui sont « pour l’essentiel dépourvues de tensions » depuis l’indépendance de l’Estonie il y a 30 ans. L’ouverture des relations diplomatiques entre l’Estonie et l’Allemagne fête cette année son centième anniversaire, comme l’a fait remarquer la chancelière fédérale Angela Merkel lors du point de presse qui a suivi son entretien avec la première ministre Kaja Kallas. L’échange entre les deux cheffes de gouvernement a porté essentiellement sur des questions internationales urgentes, en tête desquelles la situation en Afghanistan.

L’Afghanistan domine les entretiens

La chancelière a détaillé la situation actuelle à Kaboul dès le début de la conférence de presse qui a suivi le repas de travail commun. La Bundeswehr continue à y procéder à des évacuations par les airs de ressortissants allemands et de personnels d’ambassade et aidants. « Beaucoup de personnes ont déjà pu être sauvées », selon Mme Merkel. Mais la situation délicate en Afghanistan et les personnes dont on peut s’attendre à ce qu’elles fuient la guerre civile ont placé l’Union européenne devant de nouveaux défis. L’impossibilité de s’entendre sur une politique commune en matière de réfugiés depuis 2015 est un « point faible ».

Dans ce contexte, Mme Merkel a également fait référence à la situation aux frontières du Bélarus, par lesquelles de nombreux migrants tentent d’accéder à l’UE. Du point de vue des deux dirigeantes, c’est cependant une « agression hybride » du côté du président du Bélarus Alexandre Loukachenko qui a engendré la situation à la frontière lituanienne. La chancelière fédérale a dit « condamner » l’utilisation par M. Loukachenko des « personnes en fuite comme moyen » de remettre en question la sécurité européenne. « C’est une attaque contre nous tous. »

Les relations tendues avec la Russie ont elles aussi figuré au menu des discussions. Une importante minorité russophone vit en effet en Estonie (près d’un quart de sa population de 1,3 million d’habitants). De grands défis subsistent notamment au vu du conflit en Ukraine. Les positions sur ce sujet ont été accordées, selon la chancelière, qui a ajouté œuvrer encore à une solution diplomatique.

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L’Estonie à la pointe de la transformation numérique

La lutte contre la pandémie de Covid-19 a constitué un autre thème de la discussion, car c’est un défi persistant, en dépit des progrès de la vaccination. La pandémie a aussi montré l’importance d’une bonne organisation des infrastructures numériques. « L’Allemagne a encore fort à faire en la matière », a résumé Mme Merkel en référence au plus petit et au plus septentrional des trois pays baltes.

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En Estonie, il est déjà possible de réaliser en ligne 99 % des demandes et services publics – 24 heures par jour, sept jours par semaine. Dans ce contexte, la première ministre estonienne a rappelé que le Centre d’excellence pour la cyberdéfense en coopération de l’OTAN était implanté dans la capitale estonienne, à Tallinn. C’est pourquoi l’on veut aborder ensemble les questions de sécurité informatique et de menaces émanant d’attaquants hybrides.

Lors des dernières élections législatives en Estonie, en 2019, 43,8 % des voix ont été exprimées d’un clic de souris sur ordinateur personnel (contre 46,7 % pour les élections au Parlement européen), ce qui explique l’importance pour l’Allemagne de l’échange sur l’état et la mise en œuvre de la transformation numérique. Il concerne en particulier les domaines de l’administration en ligne et de la santé et de l’éducation numériques.

Mme Kallas a remercié Angela Merkel pour la coopération entre leurs deux pays pendant les années où elle a été en poste à la Chancellerie fédérale. Avec elle, l’Allemagne a « incarné la responsabilité européenne », notamment face aux nombreuses crises de ces dernières années. L’Estonie s’est dite fière d’avoir pu travailler en 2020 aux côtés de l’Allemagne au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les deux responsables politiques s’accordent à dire qu’il s’agit à présent, en Afghanistan, d’éviter surtout les violations des droits humains envers les femmes et les filles.

Née en 1977 à Tallinn, Kaja Kallas a étudié le droit à l’université de Tartu. Depuis 2018, elle est présidente du Parti de la réforme libéral estonien (Eesti Reformierakond), fondé en 1994 par son père Siim Kallas. Elle a été députée au Parlement européen de 2014 à 2018. Depuis le 26 janvier 2021, Mme Kallas est la première femme chef du gouvernement en Estonie.