Souvenir
Le 27 janvier est la Journée de commémoration des victimes du national-socialisme. À Berlin, le chancelier fédéral Olaf Scholz et le président de la Knesset Mickey Levy ont déposé ensemble une gerbe au Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe. Olaf Scholz a appelé à dire non à l’antisémitisme et à la haine. Une cérémonie du souvenir a eu lieu au Bundestag allemand.
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Chaque 27 janvier, l’Allemagne commémore les millions de victimes privées de leurs droits, persécutées, torturées ou assassinées par les nationaux-socialistes. La date choisie est celle de la libération par l’Armée rouge, le 27 janvier 1945, du camp de concentration allemand d’Auschwitz-Birkenau où 1,1 million de personnes ont été exterminées.
Visite en Allemagne du président de la Knesset
Jeudi matin, le chancelier fédéral Olaf Scholz, le président fédéral Frank-Walter Steinmeier et les autres représentants des organes constitutionnels ont déposé ensemble des gerbes au Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe. Mickey Levy, le président de la Knesset, avait été convié à participer à cette commémoration au Mémorial de l’Holocauste.
Situé au cœur du quartier gouvernemental à Berlin, le Mémorial rappelle, avec son champ de stèles, les crimes perpétrés de la façon la plus abominable qui soit par le régime nazi à l’encontre de 6 millions de Juives et de Juifs, parmi lesquels 1,5 million d’enfants.
Cérémonie commémorative au Bundestag
Après les dépôts de gerbes, le chancelier fédéral et les autres représentants des organes constitutionnels ont participé à la cérémonie organisée au Bundestag à la mémoire des victimes du national-socialisme. Dès le début, la présidente du Bundestag Bärbel Bas a remémoré la conférence de Wannsee où, il y a 80 ans de cela, le 20 janvier 1942, de hauts fonctionnaires du parti nazi se sont réunis au bord du lac de Wannsee pour planifier l’extermination de millions de personnes.
Des personnes qui ont été envoyées à la mort parce qu’elles « pensaient différemment, croyaient différemment, aimaient différemment, ou parce que les nazis n’accordaient pas la moindre valeur à leur vie », a déclaré Mme Bas. « C’est pourquoi cette journée est aussi une journée de honte pour ce que des générations précédentes d’Allemands ont fait. » La présidente du Bundestag a insisté sur l’importance d’entretenir la mémoire du passé, non seulement en Allemagne, mais aussi dans le monde entier. Elle a exhorté à tout mettre en œuvre afin de combattre la haine et l’incitation à la haine, le racisme et l’antisémitisme, rappelant que « l’antisémitisme est là, parmi nous ! »
Inge Auerbacher, survivante de l’Holocauste, prononce le discours commémoratif
Inge Auerbacher, survivante de l’Holocauste, et Mickey Levy, le président de la Knesset, ont prononcé les discours commémoratifs. Née en 1934 à Kippenheim, dans le Bade-Wurtemberg, Inge Auerbacher a été déportée au camp de concentration de Terezin (Theresienstadt) en 1942, à sept ans. Devant le Bundestag, elle a raconté comment, jeune fille juive, elle a vécu la prise de pouvoir par les nazis, décrivant des souffrances inimaginables, et un quotidien de peur, de faim, de froid et de maladie dans le camp de concentration. Après la libération du camp de concentration, Inge Auerbacher a émigré aux États-Unis avec ses parents en 1946 et elle est devenue chimiste. La vieille dame de 87 ans a invité les hommes et les femmes d’aujourd’hui à œuvrer pour la paix et la réconciliation entre les peuples dans le monde entier.
« Nous devons rassembler nos jeunes »
Mickey Levy, le président de la Knesset, a insisté sur les liens étroits et l’amitié qui unissent l’Allemagne à Israël, sur l’importance que les deux pays accordent à la démocratie et sur leur engagement à la préserver. Il a invité à bâtir une vision sur le souvenir de l’Holocauste et, ensemble, à « imaginer un avenir fondé sur des valeurs de démocratie, de liberté et de tolérance. » Il a ajouté : « Nous devons rassembler nos jeunes, la génération de nos petits-enfants et de nos arrière-petits-enfants, ainsi que toutes les générations suivantes. » À la fin de son discours, Mickey Levy, profondément ému, a lu la prière juive des morts.
« Combattre l’antisémitisme partout »
Dans un message vidéo à l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, le chancelier fédéral Olaf Scholz leur a rendu hommage. Il a évoqué les complices, qui, en grand nombre, ont participé directement ou indirectement aux crimes commis par les nazis. Aujourd’hui encore, Olaf Scholz appelle à combattre l’antisémitisme, la discrimination, le racisme et l’extrémisme « partout et sous toutes leurs formes. » Le chancelier a qualifié l’assassinat de six millions de Juifs européens et « la mort absurde de millions d’autres personnes » de « pire crime contre l’humanité » et de « génocide planifié et exécuté de sang froid ». Il a rappelé « la monstruosité de ce mal et l’apparente normalité avec laquelle il a été mis en œuvre ».
En 1996, Roman Herzog, président fédéral à cette époque, a introduit la célébration, le 27 janvier, de la Journée du souvenir des victimes du national-socialisme car le 27 janvier 1945 est le jour de la libération du camp de concentration d’Auschwitz par les troupes soviétiques. Depuis 1996, une cérémonie du souvenir a lieu chaque année au Bundestag en hommage aux victimes du national-socialisme. En 2005, le 27 janvier a été décrété par les Nations Unies « Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste ».