Le Dialogue de Petersberg sur le climat prépare la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29) qui se tiendra en 2024 à Bakou. Comme chaque année, les hôtes du Dialogue de Petersberg sont l'Allemagne et le pays hôte de la COP, en l'occurrence l'Azerbaïdjan cette année. La ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock a ouvert la conférence au siège de son ministère à Berlin. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev était présent à cette occasion, de même que le chancelier fédéral Olaf Scholz.

Des représentantes et représentants de 40 pays se sont réunis au ministère fédéral des Affaires étrangères. Le gouvernement allemand était représenté, entre autres, par le ministre fédéral de l'Économie Robert Habeck et la ministre fédérale du Développement Svenja Schulze. Dans son discours, Olaf Scholz a résumé l'enjeu en ces termes : « Nous devons aller plus vite et nous améliorer, mais la direction est la bonne. »

L'Accord de Paris sur le climat produit des effets

Le chancelier a commencé son discours par une vue globale, en se félicitant que les efforts déployés ensemble pour limiter les dérèglements climatiques soient fructueux. Tous les pays ont présenté des plans climat nationaux pour la décennie en cours, a-t-il souligné, ce qui montre que le mécanisme de l'Accord de Paris produit des effets. Selon Olaf Scholz, « la transformation pour aboutir à la neutralité climatique est irréversible » et un retour à l'ère des combustibles fossiles est exclu. C'est ce que montre le consensus de Dubaï qui prévoit de tripler les énergies renouvelables, de doubler le taux d'efficacité énergétique et d'abandonner les énergies fossiles », a déclaré le chancelier en se référant aux décisions prises lors de la COP28 aux Émirats arabes unis.

De nouveaux objectifs climatiques, une nécessité

Olaf Scholz a insisté sur le fait qu'il allait falloir cette année que tous les pays se fixent de nouveaux objectifs en matière climatique, de manière à ouvrir la voie à une économie climatiquement neutre. Comme les économies du G20 sont responsables de 80 pour cent des émissions, ce sont avant tout les objectifs de ces pays qui déterminent si le réchauffement maximum de 1,5 degré Celsius de la température mondiale reste du domaine du possible. L'Allemagne a presque réussi l'année dernière à réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990, et ce en dépit de la sortie du nucléaire.

Le financement de la lutte contre le changement climatique, une mission globale

Cette année se négociera à Bakou un nouvel objectif de la lutte contre le changement climatique pour l'après-2025. Il ne s'agit donc pas seulement de lancer des technologies du futur mais de financer leur propagation à l'échelle mondiale. Olaf Scholz a souligné qu'investir dans la protection du climat était par ailleurs une mission pour tous. Le gouvernement fédéral a assuré aux pays pauvres et tout spécialement menacés par les dérèglements climatiques que l'Allemagne continuerait de les soutenir et insisté en même temps sur la nécessité de développer encore davantage l'architecture financière internationale. Cela inclut notamment la réforme de la Banque mondiale et d'autres banques multilatérales de développement. Ces institutions doivent elles aussi être intégrées à l'économie afin que les futurs investissements s'orientent sur les objectifs climatiques. Car la transition énergétique mondiale ne peut, selon le chancelier, réussir que si un nombre suffisant d'investissements privés soutiennent les énergies et les technologies respectueuses de l'environnement.

Un Club climat pour améliorer la coopération

Grâce au Club climat qu'elle promeut de concert avec le Chili et 38 autres États membres, l'Allemagne apporte une « contribution très concrète » à l'échelon international. Le Club climat doit permettre « plus de coopération, de transparence et de convergence dans la décarbonation des secteurs industriels ».

Le chancelier a poursuivi en disant que le premier objectif concret était de parvenir à une norme commune pour l'acier vert d'ici à la COP29. Une concertation plus étroite dans la restructuration de l'industrie, y compris concernant les effets des subventions, le développement de marchés verts ou l'abandon de nouvelles barrières commerciales, constitue son objectif personnel, a relevé M. Scholz. De plus, il faut améliorer le soutien aux pays en développement et aux pays émergents afin qu'ils puissent passer plus rapidement eux aussi à des processus industriels respectueux du climat.

Le Dialogue de Petersberg sur le climat a été créé en 2010 par l'ex-chancelière fédérale, Angela Merkel. Il réunit chaque année un certain nombre de pays afin de préparer le terrain aux négociations qui seront menées lors des conférences mondiales sur le climat (COP). Seul le premier Dialogue s'est tenu sur la colline de Petersberg près de Bonn, d'où son nom. Depuis, les participants se réunissent à Berlin, et depuis 2022 au ministère fédéral des Affaires étrangères plus précisément. L'Allemagne coorganise toujours ce rendez-vous avec le pays qui préside la prochaine COP. Cette année, la COP29 se tiendra du 11 au 22 novembre à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan.