« Il s’agit de démarrer et de nous atteler à la tâche ensemble »

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Déclaration de politique générale en amont du Conseil européen « Il s’agit de démarrer et de nous atteler à la tâche ensemble »

Nouveau départ et mutation, cadence et transformation - tout cela, l’Allemagne le peut, a souligné le chancelier fédéral Olaf Scholz devant le Bundestag. En même temps, une Europe forte est essentielle pour une économie allemande forte. Selon M. Scholz, des défis majeurs ont été relevés, « ce qui peut nous donner confiance ».

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Le chancelier fédéral Olaf Scholz s’exprime devant le Bundestag.

« L’année dernière nous a montré ce que nous pouvons réaliser ensemble », a déclaré Olaf Scholz au Bundestag.

Photo : Gouvernement fédéral/Kugler

« Face à la guerre et à la crise climatique, l’enjeu c’est aussi l’Europe elle-même. Il y va de la paix dans la liberté, de la démocratie, de la sécurité, de la prospérité, de bonnes perspectives de vie et d’un travail de qualité dans un avenir climatiquement neutre, et ce, pour toutes les citoyennes et tous les citoyens », a insisté le chancelier fédéral dans sa déclaration de politique générale prononcée en amont du Conseil européen.

Olaf Scholz s’est dit impressionné par la manière dont les défis de l’année dernière ont été relevés ensemble. En huit mois seulement, l’Allemagne s’est rendue indépendante du gaz, du pétrole et du charbon russes et elle a complètement restructuré son approvisionnement en énergie. Aux yeux du chancelier, cela montre que « quand il le faut, nouveau départ, mutation, cadence et transformation sont à notre portée ».

Renforcer la compétitivité de l’Europe

À Bruxelles, le chancelier fédéral aura des échanges approfondis avec les autres dirigeants européens au sujet de la compétitivité de l’Europe. Olaf Scholz a souligné : « Notre compétitivité conditionne la réussite économique. » Or, la compétitivité de l’Allemagne dépend d’un marché unique fort. C’est pourquoi le chancelier considère « qu’il s’agit désormais de renforcer le marché unique créé il y a trente ans ».

On mise pour cela sur « des investissements et innovations respectueux du climat en Europe ». Il convient à présent de poursuivre dans ce domaine. Par ailleurs, le gouvernement fédéral s’est engagé avec succès en faveur d’un assouplissement des règles européennes concernant les aides accordées par les États, ce qui répond aux besoins des entreprises allemandes, a déclaré le chancelier. Selon lui, deux autres points sont importants pour une Union européenne compétitive, à savoir le parachèvement du marché des capitaux et de l’union bancaire, ainsi que l’accélération des planifications et des autorisations.

Préparer l’avenir avec la transformation verte

« Nous voulons encore nous améliorer en ce qui concerne la production, l’introduction et l’utilisation des technologies vertes du futur », a ajouté le chancelier. Dans ce domaine aussi, les pays européens doivent travailler ensemble, « également en réaction à la loi américaine sur la réduction de l’inflation et son programme de protection du climat et de mesures sociales. » La Commission européenne a soumis pour cela aujourd’hui de nouvelles propositions sur les technologies clés et l’approvisionnement en matières premières, a fait remarquer M. Scholz.

L’UE, une union de stabilité

Olaf Scholz a annoncé vouloir acter, pendant le Conseil européen, les progrès réalisés dans le contexte de la réforme du pacte européen de stabilité et de croissance. Car « nous ne pourrons assurer notre compétitivité et notre succès à long terme qu’avec des budgets stables dans toute l'Europe ».

Aller de l’avant dans la politique commerciale européenne

 « Ni en Allemagne ni à l’échelon européen, nous ne pourrons atteindre seuls nos objectifs ambitieux », a affirmé M. Scholz. D’où son intention de renforcer les « coopérations en matière de protection du climat » avec les pays d’Amérique latine, d’Afrique, d’Asie et du Pacifique, ainsi que de diversifier les relations économiques de l’Allemagne.

De plus, le chancelier a dit vouloir mener avec les chefs d’État et de gouvernement européens de vastes échanges de vues sur la politique commerciale européenne. À ce propos, il a souligné : « Nous avons besoin d’un programme commercial stratégique, ambitieux et ouvert, qui reflète nos intérêts tout en tenant compte de ceux de nos partenaires mondiaux. »

« Nous nous préparons ensemble »

M. Scholz s’entretiendra également avec les autres dirigeants européens du thème de l’énergie. « Dans ce domaine, nous pouvons appréhender l’avenir avec confiance », a-t-il affirmé. « L’année dernière à la même époque, les stocks de gaz en Allemagne étaient vides à 70 pour cent ; aujourd’hui, ils sont encore remplis à plus de 60 pour cent. » Grâce aux trois paquets d’allègement, au bouclier de protection et au fait que l’Allemagne a fourni l’année dernière un effort collectif pour économiser du gaz, le pays a bien traversé l’hiver.

« À présent, il s’agit de mettre en place de nouvelles infrastructures fortes en matière énergétique, également au niveau européen », a insisté M. Scholz. En effet, comme l’a démontré la crise, « l’Europe n’est forte que lorsque nous sommes solidaires, lorsque nous nous soutenons mutuellement ». Il a mentionné comme exemples à suivre l’accord de solidarité réciproque entre la France et l’Allemagne, les livraisons de gaz supplémentaires venant de Norvège, des Pays-Bas et de France, ainsi que la fourniture de pétrole via la Pologne et la canalisation d’hydrogène en projet reliant l’Espagne à l’Allemagne. « Tout cela est de la solidarité européenne vécue », s’est réjoui le chancelier.

« Au non-droit du plus fort nous opposons la force du droit »

Le Conseil européen se penchera cette fois encore sur la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. Le principe reste le même : nous soutenons l’Ukraine sur les plans politique, financier, humanitaire et militaire dans son combat pour la liberté, l’autodétermination et l’intégrité territoriale. Et nous poursuivrons ce soutien aussi longtemps que nécessaire », a martelé le chancelier.

L’année dernière, l’Allemagne a versé à l’Ukraine plus de 14 milliards d’euros, auxquels vient s’ajouter la contribution allemande aux aides fournies par l’UE à l’Ukraine, notamment à l’appui budgétaire direct qui s’élève à 18 milliards d’euros pour cette année.

L’Allemagne veillera avec ses partenaires européens à ce que l’Ukraine reçoive des armes, des équipements et surtout des munitions. L’objectif du Conseil européen consiste à adopter de nouvelles mesures afin d’assurer un approvisionnement continu et encore meilleur. L’UE maintiendra également la « pression des sanctions », grâce à son dixième train de sanctions adopté tout récemment. Le chancelier fédéral l’a bien fait comprendre : les agressions contraires au droit international n’ont pas leur place au XXIe siècle. « Au non-droit du plus fort nous opposons la force du droit, avec toute notre détermination », a-t-il affirmé.

Une politique migratoire efficace uniquement dans un cadre européen

« Face à cette terrible guerre d’agression, il est évidemment aussi de notre responsabilité d’offrir une protection dans l’UE aux Ukrainiennes et aux Ukrainiens », a poursuivi le chancelier. M. Scholz a insisté à ce sujet sur l’aide et le soutien apportés par l’ensemble des citoyennes et des citoyens, par les associations et les institutions, ainsi que par les villes, les districts et les communes, et il a remercié tous ceux qui y contribuent ou y ont contribué.

Les motifs de la migration étant multiples, « il faut y trouver des réponses tout aussi différenciées ». M. Scholz a souligné par ailleurs que « toute personne venant en Allemagne pour des raisons humanitaires et y demandant refuge doit bénéficier d’une protection ». Cela implique aussi néanmoins que « toute personne ne bénéficiant pas d’un droit de séjour en Allemagne doit retourner rapidement dans son pays d’origine ».

Selon lui, l’objectif de la politique migratoire doit être de réduire la migration irrégulière et d’ouvrir plutôt des voies de migration régulières et légales. C’est également ainsi que nous parviendrons à trouver les « spécialistes dont nous avons un besoin urgent » et qui « aujourd’hui déjà, nous font cruellement défaut ».  Afin de combler notamment ces lacunes, le gouvernement fédéral a adopté à l’automne dernier une stratégie sur la main-d’œuvre qualifiée.  Le chancelier fédéral a précisé que « l’essentiel est ici d’activer tous les potentiels à l’intérieur du pays ».

En conclusion de sa déclaration, Olaf Scholz en a appelé à la confiance, arguant du fait que cette dernière était le fruit des efforts fournis. « Quelqu’un qui a su par le passé faire face à de grandes difficultés a toutes les raisons d’avoir confiance », a-t-il estimé. Il s’est montré convaincu que « nous réussirons également à l’avenir, nous Allemands et nous Européens ».