« L’Allemagne et l’Espagne entretiennent des liens d’amitié, nous partageons les mêmes valeurs et convictions profondes. C’est un partenariat particulièrement précieux qui se vérifie en ces temps marqués par de grands défis », a souligné le chancelier lors des 25^es consultations intergouvernementales germano-espagnoles. Olaf Scholz et le gouvernement fédéral ont en effet rencontré mercredi le premier ministre espagnol Pedro Sánchez et son gouvernement à La Corogne.

Contribuer ensemble au développement de l’UE

Selon Olaf Scholz, l’Espagne est l’un des plus proches partenaires de l’Allemagne au sein de l’Union européenne (UE) et un allié très fiable de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). « Nos points de vue sur nombre de défis auxquels il nous faut faire face en Europe et dans le monde sont en grande partie similaires », a-t-il fait remarquer.

Les deux gouvernements souhaitent contribuer ensemble au développement de l’UE, améliorer l’efficacité de ses processus de décision et en faire un acteur géopolitique sur la scène mondiale. « Je me réjouis, Pedro, que nous y travaillions côte à côte et main dans la main », a déclaré Olaf Scholz.

Annexions russes « nulles et non avenues »

L’agression de l’Ukraine par la Russie représente à ses yeux « le plus grand défi de notre époque ». Olaf Scholz estime que Moscou a profondément ébranlé l’ordre international fondé sur des règles et l’ordre de sécurité européen.

Les deux dirigeants sont bien d’accord : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine sont intangibles. L’annexion de régions du territoire ukrainien est contraire au droit international et sans valeur aucune. Pour nous, elle est nulle et non avenue », ont-ils déclaré.

Maintenir le soutien à l’Ukraine

Aux côtés de leurs partenaires, l’Allemagne et l’Espagne continueront à apporter leur soutien à l’Ukraine - tant sur le plan diplomatique que financier mais aussi en lui fournissant des armes - pour qu’elle puisse se défendre contre Vladimir Poutine et sa guerre brutale.

« Si nous agissons ainsi, c’est parce que nous sommes l’un et l’autre convaincus de vouloir laisser derrière nous l’ère de l’impérialisme et les heures sombres du 20^e siècle. Nous prônons ensemble l’idée d’une Europe où s’applique le principe de la dignité de la personne humaine et non une Europe dans laquelle s’exerce la soif de pouvoir de certains dirigeants », a affirmé M. Scholz.

Qu’est-ce que les consultations intergouvernementales ?
L’Allemagne mène ce type de consultations notamment avec le Brésil, la Chine, la France, l’Inde, Israël, l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne, l’Espagne et la Turquie. Des consultations intergouvernementales sont prévues pour la première fois en 2023 avec le Royaume-Uni. Ces rencontres servent à entretenir les relations avec d’autres pays. Elles ont ceci de particulier que non seulement les chefs d’État et de gouvernement mais aussi les ministres y participent. Cela permet aux pays partenaires d’approfondir leur coopération dans des domaines spécifiques.

Une coopération bilatérale étroite

Selon Olaf Scholz, ces 25^es consultations ont montré à quel point l’Allemagne et l’Espagne sont amies et leurs relations bilatérales étroites et intensives. La coopération couvre aussi bien la politique étrangère, la politique de sécurité et de défense, la politique économique et énergétique, que le domaine de la recherche et de l’éducation. « Je suis heureux que nous ayons pu signer aujourd’hui deux accords dans ce dernier domaine », a déclaré le chancelier.

Décarbonation : exploiter le fort potentiel

M. Scholz estime par ailleurs qu’il existe un fort potentiel de coopération à approfondir par exemple en matière énergétique : en particulier dans les domaines des énergies renouvelables et de l’hydrogène. À son avis, il existe pour les deux pays de nombreuses possibilités de coopérer pour accélérer la décarbonation des économies, tout en préservant leur prospérité et leur compétitivité.

S’agissant de la garantie de l’approvisionnement énergétique, il considère comme essentielle la création d’une infrastructure de pipelines : « MidCat permettrait de relier la péninsule ibérique et l’Europe centrale pour le futur transport d’hydrogène », a-t-il constaté, ajoutant que c’était la raison de son engagement pour ce pipeline.

2022, « une sorte d’année germano-espagnole »

Le fait que 2022 soit « une sorte d’année germano-espagnole » illustre également l’intensité des relations entre les deux pays, a relevé le chancelier. À la fin du mois d’août, le premier ministre espagnol a, par exemple, pris part au séminaire gouvernemental de Meseberg, près de Berlin, rencontre que le gouvernement fédéral avait consacrée à la stratégie de sécurité nationale.

L’Allemagne se réjouit de recevoir le roi Felipe VI d’Espagne en visite d’État au mois d’octobre. En outre, l’Espagne est, cette année, l’invité d’honneur de la Foire du livre de Francfort. Cet événement lui fournit l’occasion de présenter des évolutions et des courants de la vie littéraire et culturelle du pays.

Tout cela le montre bien : « Nos relations sont extrêmement denses et extrêmement durables. Nous voulons exploiter ce partenariat pour le bien de nos deux pays et de nos deux peuples, mais aussi de l’Europe entière – d’une Europe forte, souveraine et pérenne. »