Pour un renouveau dans les relations Nord-Sud

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Le chancelier fédéral Olaf Scholz en Afrique de l’Est Pour un renouveau dans les relations Nord-Sud

Le chancelier Olaf Scholz s’est rendu en Éthiopie et au Kenya pour une visite de trois jours. De nombreux thèmes importants ont été abordés, dont la lutte contre le changement climatique, les conflits actuels et la coopération économique. À Nairobi, le chancelier a rencontré le président kényan William Ruto et s’est particulièrement réjoui d’une annonce concernant la protection du climat.

Temps de lecture: 7 min.

Le chancelier fédéral Olaf Scholz et William Ruto, président du Kenya.

L’Allemagne et le Kenya entretiennent une amitié de longue date : le chancelier Olaf Scholz et le président William Ruto au siège de la présidence à Nairobi.

Photo : Gouvernement fédéral/Denzel

« Nous devons nous préparer à un monde qui sera multipolaire et dans lequel de nombreux pays du Sud auront une grande importance », a déclaré le chancelier Olaf Scholz à son arrivée en Afrique de l’Est. Au cours d’un voyage de trois jours en Éthiopie et au Kenya, il s’est entretenu avec des représentants de la politique, de l’économie, de la société civile et de la culture. Il s’agissait de son premier déplacement officiel dans la région et de son deuxième en Afrique. Vendredi, le chancelier a rencontré le président kényan William Ruto à Nairobi.

Le Kenya : premier partenaire en Afrique de l’Est

L’Allemagne et le Kenya entretiennent une amitié de longue date ; l’Allemagne avait été le premier pays à reconnaître la République après son indépendance en 1963. C’est dans cet esprit que le chancelier Olaf Scholz avait reçu le président kényan à Berlin il y a à peine six semaines.

Les deux pays ont, selon le chancelier, « développé les relations bilatérales, coopéré au sein de forums multilatéraux, mais aussi et surtout fait progresser l’amitié entre nos deux peuples et nos deux sociétés ». Il est donc juste de donner à présent un cadre stratégique à ce partenariat, comme l’ont souligné les deux dirigeants. Les thèmes abordés ont donc été nombreux : de la lutte contre le changement climatique à la coopération économique et à l’immigration de travailleurs qualifiés, en passant par le rôle du Kenya en matière de politique de sécurité.

« Un champion du climat inspirant »

Le chancelier s’est particulièrement réjoui de l’annonce par M. Ruto de son intention de rejoindre le Club climat, une initiative allemande du G7 qui promeut une mise en œuvre ambitieuse et rapide de l’accord de Paris sur le climat. M. Scholz a souligné que le Kenya jouait déjà un rôle de premier plan dans le domaine de la protection du climat. Le chancelier s’est montré impressionné par le fait que plus de 90 % de l’électricité au Kenya est déjà produite à partir de sources d’énergie renouvelables et que l’objectif est d’atteindre 100 % d’ici 2030. De ce fait, le Kenya a un grand rayonnement en Afrique et au-delà, selon M. Scholz.

L’Allemagne soutient également cette démarche. L’année dernière, l’Allemagne et le Kenya ont par exemple convenu d’un partenariat pour le climat et le développement visant à approfondir la coopération dans les domaines des énergies renouvelables, de l’hydrogène et de la résilience à la sécheresse dans l’agriculture. Le chancelier a également promis un soutien financier et technique supplémentaire pour l’organisation par le Kenya du Sommet africain sur l’action climatique, ainsi que pour la centrale géothermique Olkaria.

Visite de la centrale géothermique Olkaria

Comme dernière étape de son voyage, le chancelier fédéral a visité samedi la centrale géothermique située au bord du lac Naivasha. Il s’agit de la plus grande d’Afrique. Avec la promesse de 45 millions d’euros supplémentaires pour l’extension des capacités de la centrale, l’aide allemande s’élève à 215 millions d’euros au total.

Lors de sa visite à la centrale Olkaria, le chancelier a souligné la possibilité de produire non seulement de l’électricité, mais aussi de l’hydrogène et des engrais écologiques, ce qui est important pour le développement économique local et a en même temps un impact positif sur le bilan climatique du pays. « Pour nous en Allemagne, la géothermie joue également un rôle », a déclaré le chancelier. La technologie peut tout à fait y être utilisée, comme le montre l’inauguration récente d’une installation à Schwerin.

« Un acteur de stabilisation dans une région très agitée »

M. Scholz s’est également accordé avec M. Ruto en ce qui concerne la gestion des conflits régionaux et mondiaux. Le chancelier s’est également dit convaincu que les initiatives pour la paix et la stabilité en Afrique menées par les États africains eux-mêmes sont particulièrement importantes.

C’est pourquoi l’Allemagne apprécie beaucoup les efforts de médiation déployés par le Kenya. Le chancelier a notamment souligné l’engagement récent du Kenya dans le conflit au Soudan, où une transition vers un gouvernement civil doit absolument être menée à bien, selon lui. Ces efforts sont des prestations de soutien indispensables que l’Allemagne est heureuse de soutenir, a déclaré le chancelier.

Coopération en matière d’économie et d’immigration de main-d’œuvre qualifiée

La coopération économique et l’immigration de main-d’œuvre qualifiée ont également été abordées. Il existe de nombreux liens entre les entreprises des deux pays, a déclaré M. Scholz. Il s’est félicité que le Kenya soit prêt à rejoindre le « Compact with Africa », une initiative de la présidence allemande du G20 pour renforcer les investissements privés.

Il existe également un grand potentiel en matière de migration de personnel qualifié dans de nombreux secteurs de l’économie, un thème que le président kényan a également souligné. L’Allemagne souhaite donc créer davantage de possibilités d’immigration régulière et légale pour les personnes souhaitant travailler en Allemagne.

Union africaine : un partenariat d’égal à égal

Jeudi, le chancelier fédéral avait rencontré le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. M. Scholz a laissé entrevoir qu’un siège de l’UA au sein du G20 pourrait devenir une réalité « dans un avenir pas trop lointain » :  «  Le respect vis-à-vis du continent et de ses nombreux États, ainsi que de sa population croissante, l’impose », a-t-il souligné.

Les différents conflits dans les régions d’Afrique – en premier lieu le conflit au Soudan – ont été au centre de l’entretien. M. Scholz a souligné le rôle central de l’Union africaine dans le règlement pacifique des conflits et a assuré le soutien de l’Allemagne. Il a également évoqué les contributions de l’Allemagne en faveur de la paix dans d’autres conflits régionaux, comme en Libye ou dans la région du Sahel.

Ce qu’il souhaite en définitive, c’est « un renouveau dans les relations Nord-Sud », a souligné M. Scholz. Cela implique de porter un regard nouveau sur les pays africains et d’établir des partenariats d’égal à égal. L’attaque de la Russie contre l’Ukraine et ses conséquences pour le monde entier ont montré l’importance de la coopération internationale. Dans cet esprit, l’Allemagne contribuera, notamment au sein des Nations Unies, à ce que la sécurité alimentaire soit assurée en Afrique. Pour cela, il faut mettre fin à la dépendance du continent africain vis-à-vis des importations d’engrais.

L’engagement de l’Allemagne sur le continent africain

Le gouvernement fédéral renforce son engagement en matière de politique étrangère, de défense et de développement dans différentes régions d’Afrique. En mai 2022, le chancelier Olaf Scholz s’était déjà rendu dans trois pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique australe, à savoir le Sénégal, le Niger et l’Afrique du Sud, lors d’un voyage de plusieurs jours. L’accent y avait été mis sur l’approfondissement des relations économiques ainsi que sur le renforcement du soutien en matière de politique de sécurité et de coopération au développement.

De plus, l’Allemagne s’impliquera davantage à l’avenir dans la région du Sahel, qui est de plus en plus touchée par les effets du changement climatique, la pénurie de ressources, une croissance démographique rapide et des conflits militaires. Cela inclura notamment la dernière prolongation de la participation de la Bundeswehr à la mission MINUSMA au Mali, l’intensification du soutien civil à la région (notamment par le biais de l’initiative « Sahel Plus ») et un engagement accru dans le domaine de la sécurité dans des pays comme le Niger, la Mauritanie et les États du Golfe de Guinée.

Éthiopie : discussions sur la poursuite du processus de paix

En Éthiopie, Olaf Scholz a également rencontré le premier ministre Abiy Ahmed, le président de l’administration par intérim de la région du Tigré, Getachew Reda, et la présidente Sahle-Work Zewde. Lors des entretiens, il a œuvré pour la poursuite du processus de paix dans le pays.

La désescalade de la guerre est encourageante, a déclaré le chancelier, ajoutant toutefois que « nous sommes encore loin du rétablissement de conditions normales ». C’est pourquoi le travail d’assimilation des crimes doit être poursuivi et la coopération entre les différents groupes ethniques en Éthiopie doit être davantage soutenue.

Ce n’est qu’en novembre 2022 que les parties au conflit dans la région du Tigré se sont mises d’accord sur un cessez-le-feu après un conflit de longue durée ayant fait de nombreux morts et entraîné de très graves violations des droits de l’homme. La situation au Soudan a par ailleurs été un sujet de discussion important.